En Mayenne, la solidarité passe aussi par les mots !
En Mayenne, le Secours Catholique propose des ateliers d'apprentissage du français, à la fois à Laval et dans certaines équipes locales. Ces initiatives, animées par des bénévoles, offrent un soutien linguistique mais aussi moral aux personnes migrantes. A Laval, 130 personnes issues de quarante nationalités différentes participent à ces ateliers. Une vingtaine de bénévoles animent 21 cours par semaine.
“Il y a des gens qui ont suivi une grande formation dans leurs pays, des médecins, des avocats… Et on a aussi des personnes qui ne sont jamais allées à l’école” explique le bénévole responsable des ateliers. Pour cette raison, chaque participant est reçu d’abord individuellement pour un temps d’accueil et pour déterminer son niveau de français. Il rejoint ensuite un atelier, hebdomadaire, d’une heure à une heure trente, dans un petit groupe (de 3 à 8 personnes) d’un même niveau. Une jeune guinéenne explique qu’“au début, moi, je n’ai jamais eu la chance d’aller à l’école. Donc ça m’intéresse beaucoup les cours pour apprendre le français. Aujourd’hui je me suis beaucoup amélioré : j’écris, je lis, je parle un peu, mais c’est pas facile !”
Les exigences accrues pour obtenir un titre de séjour et la faiblesse des dispositifs publics pour l’apprentissage du français des personnes étrangères conduisent aujourd’hui à une forte demande pour intégrer ces ateliers animés par des bénévoles. Pour les apprenants, ces ateliers constituent une opportunité de mieux maîtriser la langue française, clé essentielle pour naviguer dans les démarches administratives ! Ils trouvent là un espace sécurisant où chacun peut progresser, à son rythme, renforcer sa confiance, et tisser des liens d’amitié. Pour les bénévoles, l'animation de ces ateliers est source d'enrichissements personnels, et oblige à développer ses propres compétences pédagogiques et interculturelles, tout en contribuant activement à la construction d'une société plus fraternelle.
Les bénévoles ne sont pas forcément d’anciens enseignants. “Je ne suis pas professeure de métier” témoigne l’une des bénévoles, “mais une amie m’a dit de tenter l’expérience, car c’est très riche humainement. Une certaine complicité s’installe avec les personnes. Les apprenants nous donnent aussi beaucoup de joie !”